L’Opep : des réserves peu vraisemblables, Les Echos du lundi 13 Septembre 2010
L’Opep détient officiellement près de 80 % des réserves prouvées de pétrole, c’est-à-dire des volumes de brut récupérables à un coût économiquement viable. Communiqués par les pays, ces chiffres suscitent de sérieux doutes parce qu’ils ne sont pas validés par des audits extérieurs. Les réserves de l’Opep ont fortement augmenté dans les années 1980 lorsque l’institution a introduit un système de quotas de production partiellement basé sur les réserves de pétrole de chaque pays. En 1982, l’Irak de Saddam Hussein a quasi doublé ses réserves en l’espace d’un an. En 1986, les Emirats arabes unis triplent les leurs, à 97 milliards de barils de pétrole, tandis que l’Arabie saoudite voit ses réserves bondir de plus de 50 % en 1988. Ces chiffres sont repris par les publications les plus éminentes comme le « BP Statistical Review ». Après ce bond en avant, l’Arabie saoudite, le Koweït ou les Emirats arabes unis ont choisi le statut quo. Leurs réserves affichent depuis vingt ans une stabilité remarquable. Celles du royaume wahhabite sont restées quasi identiques depuis 1989 (+ 1,7 %), à 264,5 milliards de barils, en dépit de l’extraction de près de 70 milliards de barils sur la période. Autre surprise, les réserves prouvées des pays de l’Opep ne bougent pas lorsque les prix du pétrole augmentent ou baissent fortement comme en 2008-2009.