Le transport de marchandises à la voile peut sembler aujourd’hui hors du temps. Pourquoi nous astreindre à des conditions de navigations difficiles et à des temps en mer plus longs que les porte-containers ?
Le réchauffement climatique anthropique constitue une menace globale à la survie du vivant sur Terre. Face à cette menace, mise en évidence par le GIEC, certaines solutions sont avancées, et souvent repoussées, ou entravées. L’humanité, officiellement en pleine crise « financière » connaît en fait véritablement une crise de modèle. Nos structures macro-économiques sont fondées sur la capacité de polluer, liée à la consommation d’énergies et donc à la croissance économique.
Habitués que nous sommes à consommer quotidiennement des produits provenant de l’autre bout de la Planète, il faudra aussi adapter nos consommations à des produits locaux et revoir à la baisse la diversité de nos aliments. A ce changement de paradigme nécessaire et qui rencontre chaque jour des résistances, les industriels répondent par une fuite en avant. Ils leur est difficile d’accepter que leur monde, celui des énergies intensives, abondantes et bon marché, est en train de s’écrouler.
Intimement liée à la question du réchauffement climatique, la raréfaction du pétrole est une question très peu documentée, bien que cruciale. En effet, les avis de différents experts sur la raréfaction du pétrole, dont les modes de vie modernes dépendent entièrement, divergent au point d’être contradictoires. Il est toutefois à peu près certain que les réserves effectives sont inférieures aux réserves déclarées. Il est par contre tout à fait certain que le pétrole est une ressource finie, et que son prix continuera d’augmenter dans les décennies à venir. La théorie du pic pétrolier, d’abord délégitimée quand Marion Hubbert l’a définie dans les années 1940 est bel et bien en train de se réaliser.
Le domaine du transport maritime est au centre de notre développement mondialisé. Dépendant entièrement du pétrole, et « inélastique » à son prix, il est l’outil de l’externalisation de la main-d’œuvre, au prix d’une consumation irréfléchie des hydrocarbures de notre Planète.
Le gigantisme des porte-conteneurs ne doit néanmoins pas faire oublier qu’ils sont de gros pollueurs, et qu’aucune solution environnementale ni énergétique n’est à l’horizon.
Le transport maritime international est responsable d’environ 3,5 % des émissions mondiales de CO2 (soit près de 3 fois les émissions de la France).
Les bateaux actuels sont en outre, malgré des investissements dans ce sens, de gros producteurs de dioxyde de soufre SO2, responsable des pluies acides. Les 16 plus grands cargos du monde émettent à eux seuls l’équivalent en SO2 de l’ensemble des automobiles dans le monde.
Un bateau est un système énergétique indépendant et il n’est pas possible de lui fournir de l’électricité d’origine renouvelable, par exemple. Les moteurs diesel ont une telle efficacité que toute autre choix propulsif a été désinvesti. Il est toutefois question d’intégrer des chaudières nucléaires dans la marine marchande : il s’agit bien avec ce projet d’une fuite en avant inconsidérée d’une non-remise en cause de notre consommation énergétique dans les transports maritimes.
Face à la raréfaction, voire à l’épuisement des ressources pétrolières, les porte-conteneurs sont totalement démunis : des géants morts, sans carburant.
Une flotte optimisée et moderne de grands voiliers de transport sera alors à même d’assurer une transition et de répondre aux questions légitimes de chacun : « Les océans redeviendront-ils infranchissables ? Sera-t-on privé de café, ou de sucre ? »
C’est fort de ce triple constat, que Towt – Transport à la voile et Fair Transport proposent aujourd’hui de réhabiliter le transport à la voile.
Le Tres Hombres est l’ambassadeur des premiers transports propres à la voile. Il représente un premier pas qui cherche à recueillir le soutien de consommateurs, de femmes et d’hommes convaincus.
L’objectif de ce projet d’utiliser la tradition des grands voiliers pour initier un « nouveau » type de transport, mais tout autant de soutenir un mouvement visionnaire d’investissement dans des grands voiliers modernes.
Ecoliner, par Fair Transport
Ce navire de 8 000 tonnes de déplacement, une fois en service, permettra à Fair Transport de garantir le même service que les cargos actuels : vitesse, prix du fret, fiabilité.
Inspiré du yacht de luxe Maltese Falcon, et des travaux précurseurs de M. Prölss, B9 Shipping propose une solution intégrée de grands voiliers de transport.
Cette vidéo présente le concept de B9 Shipping, en anglais.
Towt – Transport à la voile souhaite faire partie de cet élan technologique vers les voiliers du futur. Jusqu’à présent, de grandes nations maritimes historiques (Le Royaume-Uni, les Pays-Bas…) se sont penchées sur ces projets stratégiques. Où en est la France ?
En France : L’AMI – Navires du Futur
L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) met en place un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) pour les Investissements d’Avenir baptisé Navires du Futur.
Cet AMI a pour objectif général de soutenir les innovations permettant la mise au point de navires économes, propres, sûrs et intelligents, en adéquation avec les attentes des utilisateurs opérationnels. Un des objectifs majeurs des innovations retenues sera un « gain très important sur la consommation d’énergie fossile des navires« . L’Agence française cherche donc à « valider les performances économiques, environnementales et sociales ».
D’ici le 11 janvier 2012, date butoir, il est crucial pour la France qu’un consortium mettant en avant les atouts des grands voiliers postule à cet AMI.
Doit-on entendre, par ces « navires économes, propres, sûrs et intelligents », que l’Agence s’intéresse également aux grands voiliers de demain ?
Déterminés à prouver qu’ils offrent une solution sûre qui permet une réduction drastique de la consommation d’énergie fossile, Fair Transport et Towt – Transport à la voile se concentrent tout autant sur l’ouverture d’un marché pour les marchandises transportées à la voile en Europe que sur les perspectives de voir naître un grand Eco-voilier.
To some, sail shipping may seem out of time. Why battling with the sea with no engine, with still limited tonnages and longer times at sea? Container-carriers may be cheaper to this day, because we are living in a world of cheap energies, but this will last only a few more years. After that, the wind will take over. Facing hardships at sea now is part of a new clean shipping revolution; it also entails a vision of tomorrow’s tall ships.
Global Warming
Man-made global warming is a looming threat for life on Earth. Following the IPCC’s recommendations, concrete solutions have been brought forward, but mostly hindered by 20th century’s corporate influence. Our society, which is officially in the middle of a “financial” crisis, is in fact experiencing a model crisis. Our macroeconomic structures are based on the free ability to pollute, to consume fossil energy, and to keep growing proportionally to the amounts of resources sucked from the Earth’s ground. However it is becoming increasingly clear that the future generations will not be able to dope the economy up with abundant and cheap energy, thus making them “poorer” – by current standards. This is happening now, and for the first time ever in human history.
Depleted oil
The oil depletion is very ill-documented in spite of its crucial importance in our daily life. Experts’ views on the issue differ as much as their source of income – and little of them are actually independent. It is, however, certain that actual reserves are much lower than what is stated. Marion Hubbert’s peak oil theory – ever since the 1940’s delegitimized by the Oil & Gas industry – is factually turning out to be accurate.
Most of us are used to consuming products that come from the other side of the Planet. Our consumption and production models will become more local. Labour exportation, allowed by cheap oil, will also be entirely put at stake. To this required change of paradigm, corporate interests react with a headlong fall into a corner of finite resources. Hard for the happy few to accept that their world, that of intensive, abundant and cheap energies, is collapsing before their eyes. “Back to local” is part of the solution on land. But what goes on at sea?
Shipping industry: a vulnerable giant
The shipping industry is the crux of our globalised development. Entirely dependent on oil, and “inelastic” to its price, it has fueled our energy consumption craze.
Giant container-carriers are heavy polluters: about twice as much CO2 emissions (3.5%) as the UK’s altogether and up to 10% of global SO2 emissions, causing acid rains (16 world’s largest container-carriers emit as much SO2 as all cars globally). Moreover, they do not offer any alternative energy solutions, mainly because they have been physically unable to do so.
A ship is an independent energetic system. Diesel engines have such a power, that all other alternative solutions have been disinvested. When worse comes to worst, some are putting forward nuclear powered commercial ships: an obvious example of the headlong fall of corporate thinking when it comes to thinking of future generations.
So, in a world with no oil, container-carriers are no more that dead giants, and will be left as such, with no fuel.
How will shipping undergo the energy transition? An optimised and modern fleet of tall ships will then be able to take over from them and answer everybody’s legitimate questions: “One day, will the oceans become insurmountable again? Will we still be able to find curry, coffee or chocolate in the shops?”
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According to this threefold assessment, TransOceanic Wind Transport and FairTransport are offering a renewal of sail shipping.
The Tres Hombres schooner brigantine is the symbol of this renewal. She constitutes a first step that gathers positive energies around her and proves transoceanic engine-free shipping is feasible, today. We aim at speaking to men and women who are aware of environmental and maritime issues and who are willing to support our approach.
The objective is not only to leverage classical shipping as a way to protect our future but also to invest in modern tall ships. They will inevitably come back, so join us in sparking this comeback together.
A brief introduction to a couple of these projects:
Fair Transport’s Ecoliner
This 8,000-ton ship will allow Fair Transport to guarantee about the same service as current cargo carriers: speed, cost and reliability. The Tres Hombres’ spirit is blowing in her sails.
Inspired by the Maltese Falcon and of M. Prölss’ visionnary plans, B9 Shipping is presenting (in this video) an integrated solution of clean cargo sailing ship.
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TransOceanic Wind Transport is willing to help promote and be part of this technological momentum alongside with Fair Transport. So far, historical maritime nations, such as the Netherlands and the United Kingdom have had an interest in building modern transport sailing ships. With the support of citizens and governments, with a genuine international cooperation, one can be hopeful that a transition will be enabled to happen at sea, too.